mardi 10 décembre 2019

Un regard nouveau sur Jesus, preface


Préface
« Puis je vis un autre Ange monter de l’orient, portant le sceau du Dieu vivant... » Apocalypse 7.2

Jésus a accompli sa mission de Sauveur par sa mort expiatrice sur la croix, affirme la théologie chrétienne depuis des siècles. Et si, comme le propose le révérend Sun Myung Moon, Jésus Christ était porteur d’une mission bien plus vaste : celle d’un nouvel Adam venu établir le Royaume de Dieu sur la terre durant sa vie? Dans cette optique, la crucifixion aurait prématurément brisé sa mission, frustrant son aspiration et prolongeant les souffrances et les guerres, durant des siècles, reportant ainsi le Royaume aux jours de la seconde venue. Ce nouveau point de vue éclaire maints passages des Écritures sur la personne de Jésus Christ, aussi bien les préparatifs précédant sa venue, que ses relations avec sa famille, son ministère, ou la croix et la résurrection.
Le révérend Sun Myung Moon, fondateur du Mouvement de l’Unification, est originaire de Corée, pays christianisé relativement récemment. Les liens spirituels entre la France, fille aînée de l’Église, et la Corée remontent justement aux origines de l’Église coréenne, à la fin du dix-huitième siècle. Même s’il y a eu des contacts préalables avec le christianisme lors de la guerre Imjin (1592-1598), puis par l’explorateur hollandais Hendrik Hamel vers 1630, le christianisme a finalement pu pénétrer au Pays du Matin calme grâce la rencontre entre des lettrés coréens et des missionnaires catholiques en Chine. La Corée étant alors vassale de ce pays, une ambassade coréenne se rendait chaque année à Pékin. Par ce contact annuel, de jeunes lettrés ont pu s’initier à des ouvrages en chinois sur la science et la religion occidentales. Parmi ces ouvrages se trouvait Le vrai sens de Dieu, écrit deux siècles auparavant par le missionnaire jésuite Matteo Ricci.
Cette mission diplomatique a été décisive dans la naissance de l’Église coréenne, lorsqu’en 1783, Sûng-hun Yi, grand lettré lié à de nombreux intellectuels et alors âgé de vingt-sept ans, sur les conseils d’un ami déjà instruit de la doctrine occidentale, a demandé aux missionnaires des éclaircissements, puis a manifesté le vif désir de se convertir. Yi a reçu le baptême l’année suivante des mains d’un jésuite français, le père de Grammont (originaire d’Auch) ; il est ainsi devenu le premier catholique coréen.
À son retour de Pékin, lui et quelques amis se sont mis à catéchiser et à baptiser. Ces précurseurs d’à peine trente ans, ainsi que leurs épouses, ont créé la première communauté chrétienne de Corée qui va compter quatre mille fidèles dix ans plus tard. Le désir ardent de cette Église, qui ne comptait que des laïcs, était d’avoir des prêtres, ce que les chrétiens coréens ont demandé à l’évêque de Pékin. Il a fallu attendre de nombreuses années avant qu’un prêtre chinois soit envoyé en Corée où il a exercé quelques années dans la clandestinité, avant d’être exécuté avec trois cents convertis.
Les chrétiens coréens ont alors écrit au pape pour l’implorer d’envoyer des prêtres. Une première lettre a été interceptée et son auteur exécuté ; une deuxième n’a pas eu plus de succès car le pape Pie vii était prisonnier de Napoléon Bonaparte à Fontainebleau ; la troisième a bien été reçue en 1827 par le pape Léon xii qui a demandé aux Missions étrangères de Paris d’envoyer des missionnaires. C’est ainsi que douze religieux français sont partis, à partir de 1831 et au cours des cinquante années suivantes. Ces missionnaires, entrés clandestinement, risquaient leur vie en permanence.
Cette nouvelle religion, qui rencontrait un vif succès dans toutes les classes sociales, est apparue très vite suspecte aux yeux des plus hautes autorités de Séoul. La répression a démarré en 1791 et, jusqu’en 1884, huit mille chrétiens ont été exécutés. Malgré cela, la communauté catholique de Corée s’est développée, et a atteint vingt-trois mille fidèles en 1866, date de la plus terrible des persécutions au cours de laquelle près de la moitié de la communauté a été massacrée.
Lors de sa visite en 1984, le pape Jean-Paul ii a canonisé cent trois martyrs (dont le premier prêtre coréen et dix missionnaires des Missions étrangères de Paris). L’Église de Corée, née dans le sang des martyrs, est maintenant devenue la deuxième au monde à envoyer des missionnaires chrétiens à l’étranger.
À la fin du dix-neuvième siècle, les missions protestantes se sont aussi établies en Corée sous l’impulsion de missionnaires britanniques et américains. Elles ont développé le christianisme à travers un réseau d’écoles, d’universités, d’hôpitaux et d’œuvres de bienfaisance.
C’est dans ce christianisme particulièrement vivant que le jeune Sun Myung Moon a grandi au sein d’une famille convertie au presbytérianisme. Dans ses Mémoires1, il parle avec émotion de la première apparition qu’il a eue de Jésus, à l’âge de 15 ans alors qu’il priait, à l’aube du matin de Pâques 1935, sur le mont Myodu (actuellement en Corée du Nord) ; au cours de cette rencontre, Jésus lui a confié la mission de sa vie.
Après avoir reçu cet appel, Sun Myung Moon s’est plongé dans la prière, l’étude de la Bible et une intense recherche. Dès que la Corée a été affranchie de la tutelle japonaise, en 1945, il a répondu à l’appel de Dieu en se rendant pour prêcher à Pyongyang, ville que l’on appelait à cette époque la « Jérusalem de l’Est ». Il a rapidement rassemblé plusieurs fidèles, ce qui a fini par attirer l’attention des autorités communistes nord-coréennes. Celles-ci l’ont arrêté et emprisonné pendant près de trois ans dans le camp de travail forcé de Heungnam.
En octobre 1950, peu après le début de la guerre de Corée, Sun Myung Moon, libéré par les forces de l’ONU, s’est dirigé vers le sud, dans la ville de Busan, accompagné de quelques disciples. Là, ils ont bâti une minuscule cabane à l’aide de briques de boue et de carton d’où ils ont recommencé à prêcher.
Il a toujours espéré transmettre son nouveau message à travers les Églises établies mais, faisant face à une incompréhension tenace, il a dû fonder en 1954 l’Association de l’Esprit Saint pour l’unification du christianisme mondial. C’est alors qu’il a publié une première présentation de son enseignement Le Principe divin.
Son mouvement s’est ensuite rapidement développé dans toute la Corée, puis au Japon à partir de 1958, aux États-Unis à partir de 1959, en France à partir de 1966. Il est maintenant présent dans plus de 180 pays.
Au début de son ministère, le révérend Sun Myung Moon ne parvenait pas à réfréner sa peine lorsqu’il évoquait Jésus. Ne se limitant pas à croire en lui, il tenait à le réconforter par des larmes imprégnées du chagrin qu’il éprouvait en comprenant profondément la situation et le cœur de Jésus.
Les lecteurs peu familiarisés avec l’enseignement du révérend Sun Myung Moon découvriront que certaines de ses explications diffèrent du point de vue traditionnel. « Je ne suis pas venu vous dire ce que vous savez déjà, a-t-il déclaré, mais pour vous faire part d’une nouvelle révélation de Dieu. »
Dans certains domaines, relatifs en particulier aux récits des miracles de Jésus, le révérend Sun Myung Moon s’est peu exprimé. Sur d’autres thèmes, par contre, tels que la naissance et la jeunesse de Jésus, sa relation avec sa famille, la mission de Jean le Baptiste, la portée du salut par la croix, le sens de la résurrection, il a révélé tant d’éléments émouvants que nous n’avons pu en inclure ici qu’une infime partie.
Le révérend Sun Myung Moon connaît intimement la souffrance de Jésus. Il affirme que, même durant sa jeunesse, au cours des trente années qui ont précédé sa vie publique, Jésus a été ridiculisé et incompris de sa propre famille et de son village. Alors que la coutume, à l’époque, prévoyait le mariage aux environs de vingt ans, le célibat de Jésus était-il vraiment un signe particulier de sainteté ou existait-il d’autres raisons jamais élucidées à ce jour ?
Quand Jésus a commencé son ministère, tous les préparatifs providentiels pour que le peuple élu puisse l’accueillir se sont effondrés ; l’attitude ambivalente de Jean le Baptiste, par exemple, n’aurait-elle pas brouillé les cartes ?
  • Pourquoi Jésus n’a-t-il jamais pu prêcher clairement l’Évangile du Royaume de Dieu et a-t-il dû se limiter à ne s’exprimer qu’en paraboles ?
  • Pourquoi n’a-t-il jamais été en mesure de faire ce qu’il avait envisagé : conduire un mouvement destiné à établir le Royaume de Dieu en Israël puis dans le monde entier ?
  • La croix était-elle la volonté première de Dieu ? Ou était-ce un cours alternatif que Jésus aurait cependant accepté de suivre, avec une foi absolue, à cause de l’incrédulité de son peuple ?
Autant de questions pour lesquelles le révérend Sun Myung Moon s’est efforcé d’obtenir des réponses, à force d’imploration et de prières.
Nous remercions l’équipe qui, sous la direction du Dr Chang-shik Yang, a sélectionné ces extraits de sermons prononcés par le révérend Sun Myung Moon entre 1956 et 2012, dont la publication occupe plus de six cents volumes.
Nous dédions cet ouvrage tout d’abord à la mémoire des saints, des religieux et des croyants qui ont suivi l’enseignement et l’exemple de Jésus Christ afin de construire le Royaume de Dieu. Nous pensons particulièrement aux missionnaires qui, à la suite de saint François-Xavier, ont œuvré en pionniers à la diffusion du message évangélique vers l’Extrême-Orient.
C’est justement depuis l’Orient que le révérend Sun Myung Moon a partagé son tout nouveau regard sur la vie et la mission de Jésus Christ, avec l’espoir qu’il nous permette non seulement de croire en Jésus Christ, mais aussi de vivre selon ses paroles et suivre son exemple. Nous espérons sincèrement que les extraits présentés dans cet ouvrage réussiront à susciter votre intérêt, tout en vous apportant une riche inspiration.
Noël 2012
Jean-François Moulinet, président du Mouvement de l’Unification en France

1 commentaire:

  1. Jésus a accompli sa mission de Sauveur par sa mort expiatrice sur la croix, affirme la théologie chrétienne depuis des siècles. Et si, comme le propose le révérend Sun Myung Moon, Jésus Christ était porteur d’une mission bien plus vaste : celle d’un nouvel Adam venu établir le Royaume de Dieu sur la terre durant sa vie ? Dans cette optique, la crucifixion aurait prématurément brisé sa mission, frustrant son aspiration et prolongeant les souffrances et les guerres, durant des siècles, reportant ainsi le Royaume aux jours de la seconde venue. Ce nouveau point de vue éclaire maints passages des Écritures sur la personne de Jésus Christ, aussi bien les préparatifs précédant sa venue, que ses relations avec sa famille, son ministère, ou la croix et la résurrection.

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Je ne suis pas seul (e)

Je ne suis pas seul Quand je marche dans les eaux profondes, Je sais que tu seras avec moi Quand je me tiens dans le feu, Je ne sera...